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L’ÉMIGRATION.

reux en affaires, était venu s’établir l’an passé. On croyait qu’il ne réussirait pas ; c’était une erreur, car il a brûlé, et la maison qu’il louait n’est plus qu’une ruine. L’assurance a payé largement tous les meubles qu’il disait avoir eus ; cet homme a pu rentrer dans sa patrie avec un joli capital. Mais les propriétaires et les assureurs sont avertis ; ils sauront désormais que tout banqueroutier prussien est sujet à la combustion spontanée. À Strasbourg, à Colmar, à Mulhouse, l’invasion des marchands de tabac, qu’on signalait en 1871, est décidément refoulée : les Alsaciens ont dédaigné les produits infects et malsains de l’industrie germanique ; ils ne fument que les tabacs français et les cigares de notre régie, et, grâce à une importation loyalement conduite, ils les payent moins cher que nous.

Les Allemands, battus sur ce terrain, se sont mis à dresser d’autres pièges ; ils ouvrent une banque à chaque carrefour ; mais là encore, selon toute apparence, ils ne feront d’autres dupes qu’eux-mêmes. Pas un Alsacien ne commettra la faute de leur porter ses économies, et les californiens de l’agiotage auront le même sort que les vendeurs de mauvais tabac.

Il y a quelques mois, une grande compagnie d’Outre-Rhin se mit en tête de spéculer sur les terrains qui s’étendent au nord et à l’est de Stras-