Page:About - Alsace, 1875.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
248
ALSACE.

« Mais s’il va jamais une justice en ce mondeou dans l’autre !… »

Amen ! mon pauvre ami. Du plus profond de mon cœur, amen !

III

Comme on juge volontiers le prochain d’après soi, les Allemands n’ont pas prévu l’option, si ce n’est comme un accident rare et un caprice de quelques esprits mal faits. Lorsqu’ils ont vu que contre leur attente la meilleure partie de la population envahissait tous les bureaux pour réclamer la nationalité française, ils se sont consolés en disant que ces milliers d’optants ne songeaient qu’à protester contre la conquête et à faire acte d’opposition. C’est dans l’espoir d’arrêter un tel scandale qu’ils se mirent à violenter le texte du traité de Francfort, comme si ce traité, signé par nous sous le couteau, ne leur assurait pas d’assez beaux avantages. Ils décidèrent que l’option serait nulle si elle n’était suivie d’émigration avant la date du 1er octobre, et aux honnêtes gens qui venaient en foule pour opter, le fonctionnaire prussien répondit avec arrogance : Que voulez-vous de moi ? Je n’ai pas le temps de recevoir et