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ALSACE.

impudemment allemande. Si la population du pays annexé avait la moindre parenté morale avec la race germanique, je ne dis pas qu’elle se fût jetée dans les bras de ces nouveaux maîtres, mais il est certain qu’en deux ans elle aurait eu le temps de se résigner.

Sortir d’une nation écrasée pour s’incorporer à un peuple qui fait la loi à l’Europe ; échanger les lourdes charges qui pèsent et pèseront longtemps sur les contribuables français, contre les gains prodigieux de la victoire allemande ; échapper aux terribles devoirs de la revanche, déserter sans crime une armée qui se refait laborieusement, et se ranger, le front haut, avec 1,200,000 camarades couverts de gloire, derrière les plus grands généraux de l’époque ; enfin, rester chez soi, continuer la vie dans le pays fertile et charmant où on l’a commencée, pratiquer la culture, le commerce ou l’industrie sous les auspices d’un roi qui peut ouvrir à ses sujets les plus larges débouchés du monde, n’est-ce pas tout profit ?

Oui, sans doute, pour des Allemands. Mais les loyaux Français de la Lorraine et de l’Alsace on pris la question d’un autre point de vue. « Tout pour la France et rien pour nous ! » Telle est l’admirable réponse qu’ils opposent aux flagorneries aux promesses, aux conseils, aux menaces et aux violences de l’ennemi.