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ALSACE.

de ravitailler l’armée française, à la barbe du Prussien qui n’y voyait goutte.

Après une rapide excursion dans le passé, nous abordons des questions plus actuelles. L’événement du jour est un petit coup d’État de la chancellerie allemande qui brusquement, sans avis préalable, a retiré l’exequatur à tous les agents consulaires : M. de Bismark n’entend pas qu’un Français soit couvert par une immunité diplomatique dans ses nouvelles provinces.

Les écoles et les collèges de la ville ont rouvert leurs portes, mais tout l’enseignement est bouleversé. Un nouveau personnel, envoyé de Berlin, remplace les anciens maîtres, si bons Français ; on fait la classe en allemand devant un auditoire de pauvres enfants qui n’y comprennent rien. L’engeignement obligatoire, ainsi pratiqué, abrutirait en peu de temps des générations entières. Mais le patriotisme des habitants a trouvé remède à la chose. Les dames de Mulhouse, ces simples, ces modestes, ces studieuses personnes, se feront maîtresses d’école ; chacune d’elles enrôle dix bambins dans son voisinage ; ils viendront tous les jours à l’heure du goûter ; on leur distribuera des gâteaux ou des confitures, et on leur apprendra à lire, à écrire, à parler le français.

Tout le peuple court au devant de ce bienfait avec une vive reconnaissance. Les ouvriers sont