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COLMAR.

tion supérieure. Ils deviennent propriétaires en quatorze ans, propriétaires d’une petite maison commode et d’un charmant jardinet, dans un quartier aéré comme les Champs-Élysées. Et pour monter grade, pour s’élever à la petite bourgeoisie, ils n’ont qu’à payer régulièrement un loyer de 18 à 23 francs par mois. Est-ce trop cher à votre avis ? C’est le remboursement exact du prix coûtant ; la Société Mulhousienne s’est interdit de gagner un centime sur eux. Ajoutez que l’épargne leur est bien plus facile qu’aux ouvriers de Paris, puisqu’ils ont tous les profits de la coopération sans en courir les dangers. Un patronage intelligent a mis à leur portée, outre les écoles gratuites et la salle d’asile, un lavoir, un établissement de bains chauds à 15 centimes, linge compris, une boulangerie économique, un fourneau où l’on trouve des repas suffisants à quelques sous par tête, et un magasin où l’habillement, le petit mobilier, la quincaillerie et l’épicerie se débitent au prix coûtant. Voilà comment cette bourgeoisie de Mulhouse aide les travailleurs, à la condition qu’ils s’aideront eux-mêmes ; c’est ainsi qu’elle leur tend une main fraternelle sans exiger aucun sacrifice de liberté ni de dignité.

À la tête de cette institution et de toutes les œuvres de prévoyante bonté, qui seront l’éternel honneur de Mulhouse, on trouve régulièrement