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La paix durable, c’était la fin de nos grandeurs et la France réduite à l’état de puissance secondaire. L’égoïsme, la paresse et la lâcheté n’attendaient pour nous achever que la signature d’une paix acceptable et par conséquent durable.

Heureusement pour notre honneur, les appétits rapaces de la Prusse ont obscurci en elle le sens politique. La sécurité du vainqueur était amplement garantie par l’interposition d’un État neutre entre la France ouverte et l’Allemagne fermée : les conseillers de l’empereur Guillaume ont voulu davantage. Ils se sont adjugé la frontière des Vosges, comme si leur nouvel empire ne pouvait être garanti que par une muraille de la Chine. Non contents d’interdire à notre armée le précieux recrutement qu’elle exerçait en Alsace, dans la Moselle et dans une moitié de la Meurthe, ils ont cru pouvoir s’assurer, d’un trait de plume, le concours militaire de jeunes et fortes générations, élevées à l’ombre du drapeau tricolore, et nourries du plus pur patriotisme français. Raisonnant par analogie, et tout fiers d’avoir prussifié en quatre ans leurs annexés de 1866, ils s’imaginent que les fils de l’Alsace et de la Lorraine entreront de