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ALSACE.

goût, personne n’a l’air de les trouver trop longues.

Les grandes industries du Haut-Rhin se développent autour de la ville sans l’envahir ; les fortunes ne s’y font ni ne s’y défont à la hâte ; chacun s’applique à garder ce qu’il possède, à bien élever ses enfants, à les pousser honnêtement dans une carrière tranquille et sûre.

La ville doit fournir beaucoup de fonctionnaires, et de bons : ce n’est ni par hasard ni par caprice que l’État y a mis un de ces lycées où les trois quarts des élèves sont boursiers. Mais ce n’est pas seulement au lycée qu’on s’instruit ; les Colmariens travaillent à tout âge. Je ne sais pas de ville où les études soient en plus grand honneur : études de jurisprudence, comme dans toutes les villes de parlement, études de théologie, d’histoire, d’archéologie, de médecine, d’agriculture, de géologie, de botanique, de peinture, de musique : il y en a pour tous les tempéraments.

Le gagne-pain n’absorbe pas les gens au point de leur faire oublier tout le reste ; chacun se cultive soi-même et prend soin de son esprit. On est juge et numismate, substitut et entomologiste, avocat et géologue, médecin et violoncelliste, négociant et ténor. Cette population d’amateurs ou de dilettanti en tout genre se réunit par affinités en groupes littéraires, artistiques ou scientifiques. Je ne suis pas en état de mesurer exactement le travail