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Il lui plut de nous arracher non-seulement nos épargnes d’un demi-siècle, mais trois départements et demi : toute l’Alsace et un vaste lambeau de la Lorraine.

Les philosophes de cour qui, dit-on, pullulent à Berlin, sauront justifier la conquête de nos cinq milliards et montrer par quels caractères elle se distingue d’un simple vol à main armée. Il n’entre pas dans mon plan de les suivre sur ce terrain ; c’est exclusivement l’annexion qui m’occupe.

Si l’empereur Guillaume n’avait voulu, comme on l’a dit plusieurs fois en son nom, que procurer la paix future et la sécurité de son peuple, incessamment menacée par la France, il avait au lendemain de la victoire une belle occasion sous la main. Une nécessité politique d’ordre supérieur veut que le Rhin soit libre dans tout son cours et que depuis la Suisse jusqu’à la Hollande une série ou une confédération de petits États neutres, non militaires, placés sous la protection collective de l’Europe, s’interpose comme un tampon de choc entre les Allemands et nous. L’empereur Guillaume pouvait se faire l’exécuteur de cette loi fa-