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V

COLMAR

Je ne cherche pas les contrastes, je les rencontre ; c’est la guerre qui les a faits. Nous avons vu ce pays si heureux et si libre, et nous le retrouvons si misérable ! Nous y avons ri de si bon cœur, et il nous est presque impossible d’y faire un pas, d’y échanger deux paroles sans que les larmes nous montent aux yeux ! Une vieille fleur de rhétorique que je n’ai jamais cultivée, Dieu merci ! l’antithèse, s’impose à moi, me poursuit partout où je vais, s’épanouit obstinément sous le talon de mes bottes.

Pour la seconde fois de ma vie, me voici en route pour Colmar. Quel hasard m’y avait conduit dans l’automne de 1865 ? C’est toute une histoire