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tion méthodiques. La nation, consultée, se voila la face et vota la paix.

Notre détresse était alors si grande et notre accablement si profond, que les plénipotentiaires français purent à peine discuter, pour la forme, les conditions dictées par l’ennemi. Nos routes ouvertes, nos places de guerre occupées, les forts de Paris rendus, la capitale entourée de canons qui pouvaient la brûler en deux heures, toutes les circonstances du traité de Versailles, nous livraient pieds et poings liés à la discrétion du vainqueur.

L’Europe, que nous avons troublée quelquefois, j’en conviens, mais que nous avons plus souvent aidée, servie et secourue avec un dévouement assez chevaleresque, ne se souvenait que de nos torts. Nos voisins les plus proches et nos amis les plus obligés se désintéressaient avec affectation de la querelle ; ils semblaient résignés d’avance à notre anéantissement, comme si l’existence d’une nation française était indifférente à l’équilibre des puissances. Personne ne s’entremit, pas une voix ne s’éleva pour réclamer en notre faveur des conditions tolérables. L’empereur d’Allemagne fit de nous ce qu’il voulut.