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STRASBOURG.

Que M. Jules Sengenwald, un niais et un important du plus piètre caractère, s’en aille saluer le roi de Prusse à Berlin, au nom de la chambre de commerce, voilà tout le haut commerce suspect d’intelligences avec le vainqueur. Pensez donc, c’est le président de la chambre, l’homme qui personnifie le commerce de Strasbourg ! Les journaux allemands abondent en détails sur son ambassade : il a visité celui-ci, dîné chez celui-là, rempli Berlin de ses courbettes… Mais tout s’explique au bout de quelques jours : on apprend que M. Jules Sengenwald ne s’est inspiré que de sa propre sottise, qu’il a tout pris sur lui, que la chambre de commerce le désavoue officiellement, et tout rentre dans l’ordre accoutumé, sauf notre ambassadeur fantaisiste, qui reste au ban de l’opinion publique.

Les faiblesses dont la France pourrait se plaindre sont strictement personnelles ; elles ne s’étendent pas même à une famille. On cite un M. Hecht qui a mal tourné ; mais tous les autres Hecht, et Dieu sait s’ils sont nombreux ! le renient. Un père de famille qui se laisse prussifier par ambition, par avarice, ou simplement par faiblesse, n’entraîne pas sa femme et ses enfants dans sa chute. Par exemple, M. Jules Sengenwald, qui n’est pas un méchant homme, a jadis adopté la fille d’un ouvrier de Paris ; il l’a parfaitement élevée, et l’on