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ALSACE.

temps ces petits soldats carabins qui étaient la jeunesse et la gaieté de la ville, et qui ont si bravement versé leur sang pour la défendre.

On ne sait pas encore à quel usage est réservé le château impérial ; j’y ai vu transporter des équipements militaires. Les vainqueurs n’auront pas de peine à en tirer meilleur parti que nous. Sous le règne de Napoléon III, ce beau palais n’a servi, si je ne me trompe, qu’à justifier la petite pension de Marco Saint-Hilaire. Il y était bibliothécaire sans livres aux appointements de 2,000 francs.

Le lycée impérial n’a pas changé de nom. Seulement, on y compte 12 internes au lieu de 200, et 145 élèves en tout, au lieu de 6 ou 700. Les Allemands, qui y professent par droit de conquête, ne seront pas surchargés d’ouvrage. En revanche, le gymnase protestant, où les cours se font en français, ne sait où fourrer ses élèves, et une petite école française qui végétait sur la place Saint-Pierre le Jeune, s’est vue prise d’assaut le jour de la rentrée par cent gamins qu’elle n’attendait pas.

Les professeurs de notre vieille université ont été à Strasbourg, comme partout, admirables. Les ennemis, en conséquence, les ont indignement traités. Après leur avoir prodigué sans succès les offres les plus séduisantes, on les a, non-seulement jetés sur le pavé, mais chassés de la ville et de l’Alsace, non pas en huit jours, comme des laquais, mais