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ALSACE.

cats et nos avoués eux-mêmes s’empressent de le quitter. Je l’ai vu très-brillant, au temps des Engelhardt, des Masse, des Pfortner, des Kugler, des Mallarmé père et fils. Il eût fallu courir bien loin pour trouver dans les tribunaux de province un barreau comparable au nôtre. Le ministère public semblait assez petit garçon en face de tels avocats. Ils émigrent tous à la file : aujourd’hui l’un, demain l’autre. J’ai sous les yeux le tableau de l’ordre pour l’année judiciaire 1870-71 : il comprend 26 avocats et 22 stagiaires, en tout 48. Le tableau de l’année 1871-72, tel qu’un l’avait dressé la semaine dernière, ne portait plus que 12 avocats et 6 stagiaires, total 18. Mais M. Popp, l’ober-procurator allemand, a su le réduire encore.

Le jour où les nouveaux magistrats ont prêté serment en séance publique, ce M. Popp a jugé bon de prononcer un discours d’énergumène où il insultait si grossièrement la France, où il piétinait si lourdement sur la malheureuse Alsace, que plusieurs avocats, résolus de tout temps à ; opter l’an prochain pour la nationalité française, ont avancé leur décision et quitté la partie hic et nunc. En tête de ces bons citoyens, on cite deux anciens bâtonniers, MM. Mallarmé père et Kugler. Quant au fils Mallarmé, il plaide depuis longtemps devant la cour d’Alger.

L’arrogance du ministère public allemand fut