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ALSACE.

qu’ils ont fait, les Allemands n’avaient pas d’autre excuse que la hâte d’en finir, l’espérance de lasser la population civile et d’exercer par elle une pression sur les chefs militaires. Ils réussirent à rendre les rues impraticables, à refouler quelques habitants dans leurs caves, à blesser ou à tuer beaucoup d’enfants, de femmes, de bourgeois inoffensifs, à détruire ou à mutiler les monuments les plus précieux, à raser tout un quartier, à en dévaster plusieurs autres ; mais leur but principal fut manqué, car le moral du peuple s’exaltait à mesure qu’ils s’efforçaient de l’abattre.

Je crois qu’il serait puéril de leur imputer à crime la destruction de tel ou tel édifice, comme la Bibliothèque, le Théâtre et la Préfecture. C’est malgré eux, j’en suis certain, qu’ils ont incendié le Théâtre, car ils le regrettent beaucoup, et ils pressent la municipalité de le rebâtir au plus vite. La Préfecture a pu brûler par accident le lendemain du jour où M. Valentin en avait pris possession ; rien ne prouve qu’ils fussent avertis de l’arrivée du nouveau préfet. C’est peut-être aussi le hasard qui attirait une pluie de projectiles sur le conseil municipal, en quelque lieu qu’il se réunît, et quelque soin qu’il prît de changer l’heure de ses séances. Si la cathédrale a servi de point de mire aux canons ennemis, la faute en est un peu aux chefs de la défense, qui avaient mis leur ob-