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ALSACE.

un billet de logement placardé sur toutes les portes Strasbourg avec une botte de prussien sur chaque pavé !

Je ne décrirai pas les ruines, à quoi bon ? Tout le monde sait maintenant à quoi ressemble une maison bombardée. Les Allemands, après leurs victoires de Forbach et de Wœrth, ont pu s’approcher impunément et établir presque sans danger leurs batteries d’attaque. La ville n’avait pas dix mille hommes de garnison et, dans le nombre, il faut compter une foule de soldats débandés, abattus, démoralisés, qui s’y étaient réfugiés le 7 août. Avec des éléments si peu solides, il était difficile de défendre un seul jour les abords de la place. On ferma les portes, et l’on attendit un destin désormais inévitable si l’on n’était secouru à temps.

L’ennemi dirigea son principal effort sur la Porte-de-Pierre, qui est au nord, entre la gare et cette caserne de la Finckmatt où Louis-Napoléon se fit prendre comme dans une souricière. Établi fortement et en nombre dans les villages qui s’étendent du nord à l’ouest, entre Schiltigheim et Kœnigshofen, il avança ses parallèles jusqu’au pied du rempart, tandis qu’à l’est les batteries de Kehl couvraient de feux la citadelle, l’esplanade et l’arsenal.

Je ne vous ai promis que les notes d’un observateur attentif et véridique. On pourrait me taxer