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V

STRASBOURG

Aussi longtemps que je vivrai, ce beau nom, ce cher nom de Strasbourg, éveillera le plus radieux souvenir de ma jeunesse. La douleur et la honte n’ont pas pu l’assombrir, les larmes et le sang n’en ont pas effacé un seul trait.

C’était au milieu des vacances de 1846 ; j’étais un grand collégien vif et robuste. Après avoir couru les Vosges à pied, le sac au dos, j’entrais, tout palpitant d’impatiente curiosité, dans cette grande ville, et je la trouvais en fête. L’Alsace tout entière s’y était donné rendez-vous pour saluer le duc de Montpensier, dernier fils du roi, et fiancé d’une princesse espagnole. On se foulait à la porte des hôtels, où le service des tables d’hôtes recom-