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ALSACE.

s’imagine que nous avons le cœur allemand, il se trompe, et nous avons du temps devant nous pour lui prouver le contraire. » Le fait est que la ville n’a jamais fait moins d’accueil aux Allemands que depuis cette malencontreuse et sotte pétition. On se venge sur eux de la sottise qu’ils ont fait commettre. Et l’on garde le tribunal !

Le lecteur me pardonnera d’entrer si avant dans le détail de cet épisode. Je devais insister, car c’est le seul acte de défection collective qui se soit produit, en un an, dans toute l’Alsace, et il fallait l’étudier de près pour le réduire à ses justes proportions.

Quant aux trahisons isolées qui sont le fait d’un seul individu, on n’en a vu que deux à Saverne. encore la plus coupable vient-elle d’un Allemand établi dans le pays. Cet homme a fait son métier d’Allemand ; ses compatriotes l’ont payé : il se promène la tête haute en compagnie des gendarmes prussiens, mais rien ne prouve qu’il ne recevra pas un jour, à la brune, quelque ample volée de bois vert. Ces corrections tombent du ciel à ceux qui les méritent, on en cite quelques exemples çà et là.

Il y a des mauvais drôles partout. Un misérable a livré pour trois cigares les canons de la Petite-Pierre (Lichtenstein), que nos soldats avaient pris soin d’enterrer. Un autre a vendu à l’ennemi les