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ALSACE.

Deum allemand après la capitulation de la ville Le général von Werder l’avait invité à s’y rendre il craignit que son refus n’attirât quelques représailles sur ses administrés. C’était probablement une erreur, à coup sûr une faute. Strasbourg la lui pardonna, mais le digne homme ne se la pardonna point, il en mourut. Peut-être verra-t-on encore des citoyens également honnêtes et dévoués à la France se tromper comme lui, car le patriotisme alsacien n’est pas tout d’une pièce. Soyez sûrs qu’ils ne ploieront que pour se redresser avec force, et que le jeu de ces ressorts humains fatiguera nos ennemis.

J’ai parlé du danger qui menace nos officiers ministériels. C’est la ruine à courte échéance, ni plus ni moins. Ceux qui, l’année prochaine, à la fin de septembre, opteront pour la nationalité française, pourront être privés de leurs offices sans un centime d’indemnité. Il n’y en a pas un qui n’aspire à rester Français, mais beaucoup sont trop pauvres pour faire le sacrifice de leurs études, et les riches eux-mêmes, on le comprend, seraient charmés de ne rien perdre.

Leur première inspiration a été de tourner l’obstacle, sauf à l’aborder de front et à s’y briser en braves, si l’on ne peut faire autrement. Ils ont envoyé une députation à Versailles pour demander l’avis de l’autorité compétente : « Qu’adviendrait-