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ALSACE.

siens, non-seulement on leur permet de continuer l’exercice de leur profession, à charge de rédiger les actes et les conclusions en allemand, mais M. de Bismarck pourra leur rembourser le prix de leurs charges, qui ne sont désormais plus transmissibles par voie de présentation. Je dis pourra, car le grand chancelier est maître absolu de leur sort. Il a dit au Reichstag qu’ayant été pour ainsi dire l’auteur de notre annexion, il se faisait un devoir d’assurer notre bonheur, et la Chambre, comme le roi, lui a donné carte blanche ; il est de fait, le vice-empereur de l’Alsace et de la Lorraine. Sur sa proposition, nos vainqueurs ont dit qu’il pourrait indemniser les officiers ministériels, qu’il pourrait autoriser pour trois ans l’usage de la langue française devant les tribunaux : c’est ainsi qu’on a placé les notaires, les avoués et les avocats eux-mêmes dans sa main.

Si l’on expropriait tout simplement les officiers ministériels, ils prendraient le prix de leurs charges et l’emporteraient en France : c’est ce qu’on ne veut pas. De même qu’à Strasbourg et dans les autres villes démolies par le canon Krupp, on indemnise les propriétaires quand ils ont rebâti leurs maisons, on n’indemnisera les notaires et les avoués que s’ils conservent leurs études au titre allemand, comme fonctionnaires prussiens.

Que feront-ils ? Et vous, lecteur imparlial, êtes-