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DOULEURS ET DÉFAILLANCES.

fondît dans une même réprobation les noms de Turckheim et de Durckheim. M. Durckheim de Montmartin, ancien préfet de Colmar et préfet des plus débraillés, puis inspecteur général aux télégraphes, a renié dans un écrit public la France, qu’il avait très-piètrement servie. Une ambition démesurée et des besoins qu’on dit insatiables le poussèrent à briguer, par ce scandale, les bonnes grâces de M. de Bismarck. Sa défection devait sembler d’autant plus méritoire aux Prussiens, que son fils aîné, un vaillant jeune homme, s’était fait tuer à Sedan.

Mais Durckheim de Montmartin, seigneur de Frœschwiller, n’a pas été coté au prix qu’il croyait valoir. Les vainqueurs ont payé sa noire trahison d’une plus noire ingratitude : on ne lui a offert qu’une sous-préfecture, et il perd sans compensation la retraite que la France s’apprêtait à lui liquider. Son parent, M. de Turckheim, sous-inspecteur des forêts, ne doit être confondu sous aucun prétexte avec les honorables Turckheim de Niederbronn, MM. Edouard et Rodolphe de Turckheim, membres de la grande famille de Dietrich, où tout le monde, sans exception, donne l’exemple du plus pur et du plus ardent patriotisme.

Parmi tant et tant d’hommes que le ministère des finances employait en Alsace, on ne cite que deux percepteurs qui aient passé à l’ennemi. J’en