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VIE DE MOHAMMED. 79

Pendant tout le temps qui s'était écoulé depuis la prise de cette ville jusqu'au jour où il en sortit pour combattre les Benou-Hawazin, il avait abrégé les prières. Il avait avec lui dans cette expédition douze mille hommes deux mille habitants de la Mecque et dix mille guerriers qui étaient venus avec lui de Médine. Safouan, fils d'Omaïa, accompagnait le prophète; cependant il était encore infidèle; car, avant d'embrasser l'Islamisme, il avait demandé un délai de deux mois, que Mohammed lui avait accordé. Ce Safouan avait prèêté cent cuirasses au prophète pour cette expédition. Une troupe nombreuse d'idolâtres faisait partie de l'armée.

Mohammed vint camper à Honain; les ennemis étaient à Aoutas (137). Doraid, fils de Samma, leur ayant demandé où l'on était arrivé, ils répondirent: «A Aoutas. »>«C'est un bon champ de bataille pour la cavalerie, s'écria-t-il alors; « le terrain n'est ni un sol rocailleux, ni un sable mouvant. Le prophète était monté sur sa mule Doldol; en voyant le grand nombre de ses troupes, un homme d'entre les Musutmans dit : «Cette armée ne sera pas vaincue faute d'un « nombre suffisant de combattants.» C'est à cette occasion que descendit du ciel le verset du Coran qui dit: Aa combat de Ho nain, lorsque vous vous complaisiez dans votre nombre, il ne vous a cependant servi de rien (138). En effet, au moment où l'on en vint aux mains, les Musulmans prirent la fuite, chacun ne songeant qu'à soi. Le prophète se retira vers la droite avec plusieurs Mohadjériens, plusieurs Ansariens et quelques hommes de sa propre famille. Quant aux habitants de la Mecque, ils firent bien connaître, en voyant la fuite des Musulmans, la haine qu'ils leur portaient au fond du coeur. Abou-Sofian, fils de Harb, ayant encore avec lui dans son carquois les flèches qui servaient à consulter le sort, disait : «Certes ils ne s'arrêteront pas avant d'avoir atteint la mer. » Kalda, frère par sa