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VIE DE MOHAMMED

«Koreïschites. » Mohammed fit ensuite apposer à ce traité le témoignage de plusieurs Musulmans et idolâtres. Cependant les compagnons du prophète qui, d'après une vision qu'il avait eue, étaient sortis de Médine avec l'espoir de s'emparer de la Mecque, conçurent un si violent chagrin de la conclusion de ce traité et de la nécessité de revenir à Médine, que plusieurs pensèrent mourir de dépit.

Cette affaire terminée, le prophète fit égorger les victimes et se rasa la tête, ce qu'imitèrent ses compagnons. Ce fut en ce jour qu'il prononça ces mots : « Que Dieu ait pitié de ceux a qui ont la tête rasée. Et pareillement, & prophète de «<Dieu, de ceux qui ont seulement les cheveux taillés, reprirent les siens. » Mais il dit encore: «Dieu ait pitié de ceux « qui ont la tête rasée. Et ils répétèrent leur demande, et lui sa réponse trois fois, jusqu'à ce qu'enfin il ajouta: «Dieu ait pitié aussi de ceux qui ont les cheveux taillés. » Il revint ensuite à Médine où il resta jusqu'à la fin de l'année, puis on entra dans la septième année de l'hégire.


Expédition de Khaïbar.

Au milieu du mois de moharrem de l'année dans laquelle on venait d'entrer, c'est-à-dire de l'an 7 de l'hégire, le prophète se dirigea vers Khaibar (106) qu'il assiégea, et il se rendit maître de toutes les richesses qui y étaient contenues, après s'être emparé l'un après l'autre de tous les châteaux qui lui servaient de défense. Le premier dont il fit la conquête fut le château de Naem; le second fut celui de Kamous, et dans tous deux il s'empara d'un grand nombre de captives, parmi lesquelles se trouvait Safiya, fille du chef de Khaibar Hoyai, fils d'Akhtab, que le prophète épousa ensuite, et à laquelle, par un privilège particulier, il ne donna pas d'autre