Page:Aboulféda - Vie de Mohammed - traduction et commentaires par Desvergers, 1837.pdf/71

Cette page n’a pas encore été corrigée
57
VIE DE MOHAMMED

Expédition contre Benon-Mostalak.

Au mois de schaaban de cette sixième année, quoiqu’on prétende aussi que ce fut dans l’année précédente, le prophète marcha contre les Benou-Mostalak (100) qui avaient alors pour chef Harith, fils d’Abou-Dherar, et il les rencontra près d’une source qui leur appartenait et qu’on appelle Moraiçi (101). On combattit de part et d’autre, et Dieu mit en fuite les Benou-Mostalak ; plusieurs d’entre eux furent tués, d’autres pris et leurs biens devinrent la proie des Musulmans. Djowairia, fille de leur chef Harith, fils d’Abou-Dherar, tomba en partage à Thabet, fils de Kais. Elle fit avec lui un contrat pour racheter sa liberté moyennant une certaine somme ; le prophète ayant acquitté le prix convenu, l’épousa. On dit alors : « Voici les Benou-Mostalak devenus les alliés du prophète de Dieu, » En effet il accorda, en faveur de son ma- riage, la liberté à cent chefs de famille, et Djowairia devint ainsi la bienfaitrice de sa tribu. Un Ansarien, dans cette expédition, avait tué un Musulman par erreur et pensant que c’était un infidèle. Ce Musulman appartenait à la famille des Benou-Laith, fils de Bekr, et se nommait Hescham ; il avait un frère appelé Mikyas, qui était idolâtre. Lorsqu’il apprit que son frère Hescham avait été tué par suite d’une erreur, il quitta la Mecque feignant d’avoir embrassé l’Islamisme, et vint demander le prix du sang de son frère. Mohammed le lui accorda ; mais ne resta que peu de temps auprès du prophète, et ayant attaqué le neurtrier de son frère, il le tua, puis revint à la Mecque où il abjura l’Islamisme : que Dieu l’éloigne à jamais de son sein ! A ce sujet il fit quelques vers, et en voici un J’ai satisfait mon désir, je me suis vengé du meurtrier de mon frère, et maintenant je suis le premier qui retourne au culte des idoles.