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VIE DE MOHAMMED

à l’ennemi de Dieu Amer, fils de Tofail. Celui-ci tua le porteur de la lettre, et ayant rassemblé ses troupes, attaqua les compagnons du prophète qui combattirent et furent tués jusqu’au dernier, à l’exception de Caab, fils de Zéid, qui, ayant encore un souille de vie, resta parmi les morts, puis revint ensuite vers le prophète, et succomba plus tard à la journée du fossé. Cependant Amron, fils d’Omaia, de la tribu des Benou-Dhamra, et un homme d’entre les Ansariens. qui faisaient paître les montures de leurs compagnons, virent des oiseaux qui volaient au-dessus du camp. Ils retournèrent aussitôt et furent témoins du carnage qui avait été fait : l’Ansarien voulut combattre et fut tué ; quant à Amrou, il fat pris, et Amer, fils de Tofail, lui accorda la liberté parce qu’il était issu de Modhar. Il retourna donc vers le prophète et lui annonça cette fâcheuse nouvelle, qui le plongea dans la douleur.

Combat contre la tribu juive des Benou-Nodhair (89).

Le prophète alla mettre le siège devant leur forteresse au mois de rebi el-aoual de la quatrième année, et pendant qu’il les assiégeait, la défense du vin descendit du ciel (90). Après quinze jours de siége ils demandèrent à quitter le territoire qu’ils occupaient, à condition qu’ils garderaient ce que pour- raient emporter leurs chameaux, excepté les armes. Le prophète y consentit, et ils sortirent au son des tambours et des trompettes, faisant ainsi parade de courage et de résignation. Leurs richesses devinrent la proie du prophète qui les partagea à son gré et en favorisa les Mohadjériens, à l’exclusion des Ansariens. Mais Sahl, fils de Hanifa, et Abou-Doudjana lui ayant rappelé qu’ils étaient pauvres, il les fit participer au butin. Quant aux Benou-Nodhair, ils se retirèrent partie à Khaibar, partie en Syrie.