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VIE DE MOHAMMED

recherche du prophète, et bientôt il fut poursuivi par Soraca, fils de Malek, de la tribu des Benou-Modhledj. Au moment où il était près de l’atteindre, Abou-Beler s’écria : « O prophète de Dieu, voilà que ceux qui nous cherchent nous ont atteints. » Le prophète répondit : « Ne t’afflige pas, car Dieu est avec nous ; » puis il implora contre Soraca le secours divin, et à l’instant son cheval s’enfonça jusqu’au ventre dans une terre toute sèche. Soraca dit alors : « O Mohammed, implore Dieu pour qu’il me délivre, et je m’engage à éloigner ceux qui le poursuivent. » Le prophète fit en effet des vœux en sa faveur et il fut délivré, mais il n’en continua pas moins de le poursuivre. » Le prophète fit en effet des vœux en sa faveur et il fut délivré, mais il n’en continua pas moins de la poursuivre ; Mohammed implora de nouveau contre lui le secours de Dieu, et de nouveau le cheval de Soraca s’enfonça. Il demanda alors au prophète de le sauver encore, promettant une seconde fois de faire cesser la poursuite. Le prophète y consentit, et lui dit : « Que diras-tu, ô Soraca, lorsque tu te pareras un jour des bracelets de Kesra-Parwiz(58) ? » Soraca cependant retourna sur ses pas et arrêta tous ceux qu’il rencontra occupés de la recherche du prophète, en leur disant : « Dispensez-vous de chercher, il n’est pas de ce côté. »

Le prophète arriva sur le territoire de Médine un lundi à midi, le douzième jour de rebi-el-aoual de la première année, et d’abord il descendit à Coba(59) chez Coulthoum, fils d’El-Hadem ; il y passa le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, et y fonda la mosquée de Coba. C’est au sujet de cette mosquée qu’est descendu ce verset du Coran : Certes, un temple fondé pour la piété, dès le premier jour, est plus digne de présence(60).

Le vendredi il sortit de Coba, et à chaque maison des Ansariens, devant laquelle il passait, les habitants s’écriaient : « Viens avec nous, ô prophète de Dieu, nous sommes riches