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VIE DE MOHAMMED.

connaissaient pas (Car., XCVI. 1). » Le prophète récita ces paroles ; ensuite il alla ou milieu de la montagne et entendit, du côté du ciel, une voix qui disait : « O Mohammed, tu es le prophète de Dieu, et moi je suis Gabriel. » Il resta en place et vit Gabriel jusqu’au moment où il eut disparu, puis lui-même se retira et vint trouver Khadidja à laquelle il raconta ce qu’il avait vu. « Réjouis-toi, dit-elle ; car, par celui qui tient l’âme de Khadidja entre ses mains, j’espère que tu vas être le prophète de notre nation. » Ensuite elle vint trouver Waraka, fils de Naf, fils de Harith, fils d’Açad, fils d’Abd-el-Ozza (fils de Kossay), son cousin qui avait étudié les livres et avait beaucoup appris en écoutant les docteurs des Juifs et des Chrétiens. Elle lui raconta ce que Mohammed venait de lui dire, « Dieu saint ! s’écria-t-il, par celui qui tient dans ses mains l’âme de Waraka, si vous m’avez dit vrai, ô Khadidja, c’est l’ange Gabriel, celui qui autrefois est venu trouver Mouça, fils d’Amran, qui vient aujourd’hui d’apparaitre à votre mari, et sans doute il sera le prophète de notre nation. » Khadidja revint alors trouver le prophète de Dieu et lui rapporta les paroles de Waraka puis, quand il eut achevé le temps de sa retraite, il alla faire sept fois le tour de le Caaba et rentra dans sa demeure. À compter de ce moment, les révélations pour lui se succédèrent sans interruption. La première personne qui ait embrassé l’Islamisme ce fut Khadidja : nul au monde ne a précéda. On lit dans le livre intitulé Es-sahih(27) que le prophète a dit : « On compte un certain nombré d’hommes accomplis, mais parmi les femmes on n’en peut citer que quatre : Asiia(28), femme de Firaoun ; Mariam, fille d’Amnran : Khadidja, fille de Khowaïled, et Fatima, fille de Mohammed. »