Page:Aboulféda - Vie de Mohammed - traduction et commentaires par Desvergers, 1837.pdf/112

Cette page n’a pas encore été corrigée
98
VIE DE MOHAMMED.

vu le prophète, doivent être regardés comme ses compagnons, P. 114 si même ils n'ont passé avec lui qu'un seul instant. D'autres, au contraire, disent que ceux-là sculs sont les compagnons de Mohammed qui ont été admis dans son intimité, qui ont reçu des preuves de sa confiance, et qui ne le quittaient pas, soit qu'il fut en voyage ou en séjour. Toutefois l'opinion du plus grand nombre, c'est que le titre de compagnon est dû à quiconque a embrassé l'Islamisme et a vu le prophète, quelque peu de temps qu'il ait passé près de lui.

Quant au nombre des compagnons d'après cette dernière opinion, voici ce que la tradition rapporte. Dans l'année de la conquête de la Mecque, le prophète partit de Médine, à la tête de dix mille Musulmans; puis il marcha contre Honain, à la tête de douze mille. Il fit le pèlerinage d'adieu, accompagné de quarante mille hommes, et lorsqu'il mourut, on comptait cent vingt-quatre mille Musulmans. Quant à l'ordre dans lequel on doit les ranger, les Mohadjériens sont en général au-dessus des Ansariens, avec cette restriction que les premiers Ansariens l'emportent sur les derniers Mohadjériens. Les historiens rangent dans l'ordre suivant les compagnons du prophète :

La première classe se compose des personnes qui les premières de toutes ont embrassé l'Islamisme, telles que Khadidja, Ali, Zeid et Abou-Bekr es-Siddik, puis ceux qui les ont suivis de près et n'ont point attendu le Dar-en-Nadouat. La seconde est formée par les hommes du Dar-en-Nadouat, parmi lesquels on compte Omar. La troisième est formée par les P. Ir. Mohadjériens qui se retirèrent en Éthiopie; la quatrième par ceux qui prêtèrent le premier serment à Acaba, et ce sont les premiers Ansariens; la cinquième par ceux qui prêtèrent à Acaba le second serment; la sixième par ceux qui prêtèrent au même lieu le troisième serment : ils étaient au nombre de