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L'ALOUETTE DE L'ARRÉE

AVANT-PROPOS DE JAFFRENNOU (TALDIR)

Je m'excuse auprès des Bretons de ne pas écrire cet Avant-Propos dans notre langue. En employant une langue plus répandue, je réponds au secret désir de l'Alouette de l'Arrée, qui était d'être connue au loin. Planant haut, elle pensait que son petit refrain serait entendu de l'Univers'. Elle était, cette faible Alouette, douée d'ambition! Du sommet de Roc'h Trévézel, elle apercevait la France et Paris, où se font les réputations. Au sortir du Collège de Morlaix, sans avoir terminé ses études, parce que sa poitrine commençait à lui faire mal, François Abgrall, âgé de 18 ans en '1925, de retour dans son village de Botmeur, et encore tout imbu des Auteurs Classiques de l'Enseignement secondaire, ne rêvait rien moins que de devenir un grand Poète Français.

A ce moment, François Abgrall n'avait de son pays de Bretagne d'autre connaissance que celle qu'un collégien intelligent peut deviner à travers des phrases émaillant des Lectures.

Libre, et maître de son temps, à cause de cette maladie qui commençait à le miner, et contre laquelle il a vaillamment lutté cinq années, le petit Abgrall lut tous les Auteurs qu'il pouvait se procurer dans les librairies morlaisiennes. Il s'assimila Le Braz, Le Goffic, Le Guyader.