Ce lard, entendez-vous ? chrétienté frivole,
Ce lard, oui ce bon lard est un parfait symbole
Dont la juste valeur vaut bien les Tôlennou[1]
D’un malin tableauteur à l’éloquent bambou,
Ô mystère ineffable, sublime Trinité,
Que mes faibles accents célèbrent ta beauté !
Hum ! hum ! (Toussons un peu car j’ai la gorge anhydre.
Pour vos cerveaux obtus que déforme le cidre,
Il m’a fallu choisir des exemples frappants.
Rachetez vos écarts ! Écoutez mes enfants !
Hep… Yann ! veux-tu finir ? mes frères, soyez sages !
La Trinité comprend trois divins personnages :
C’est le Père d’abord, la couenne qui brunit ;
Et ce gras savoureux, le Fils ; le Saint-Esprit,
Le maigre que voilà. Ce sublime ternaire
Nous font un seul Seigneur, notre Dieu tutélaire.
Frères, gloire à Celui dont la bonté divine
Daigna mettre sa loi jusqu’en notre cuisine.
Tonton Cou descendit un peu plus qu’important
Les ailes du surplis, à l’envi palpitant.
Arrêtons-nous, messieurs, et disons pour conclure
Que c’est bien se tirer de vilaine posture.
Pour Tonton Cou c’était un jeu de débutant.
Le tout était d’avoir quelque peu de coulant.
Il l’eût, et l’âme en paix, laissant les saints parvis,
Notre homme à pas comptés regagna son logis,
Non sans de ci, de là, tailler mainte bavette
En augurant du temps, derrière ses lunettes !
- ↑ Tableaux exposés dans les missions et dont un prêtre armé d’une longue baguette donne l’explication. Ils sont dus à Michel le Nobletz et au P. Maunoir.