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L’Elez aux froides eaux, où la fièvre maligne
Poursuit sans se lasser d’inconstants feux follets,
Repousse sans vergogne un peuple d’intersignes
Que suivent acharnés de sinistres barbets.

Karrigel-an-Ankou s’approche et sur sa route
C’est le farouche assaut, parmi les saules nains,
Du peuple des damnés réprouvant leurs destins,
Écumant de la rage immortelle du doute.

Jusqu’au Roc Trévézel, qu’un grincement effraie,
Un frisson glacial lèche le granit dur,
Et le chant de l’Ankou fera taire l’orfraie,
Narguant toute beauté dans l’ombre d’un vieux mur.

Le passant égaré sent alors la démence
Cisailler son cerveau, son cœur se dérégler,
Tandis que « Yun Elez » d’un seul coup va lâcher
Des hideux messagers la satanique engeance…