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Birvi, birvi, birviken,
Deuz Riwall na harzo den.
Birvi, birviken !



Tro d’an dro ! Pendant deux heures, le biniou joua sans défaillance aucune, sans « bal » ni contredanse. Torr-Rëor commençait à se sentir chaud aux tempes et soudain, il laissa tomber ses bras et sa bombarde. Riwall cligna de l’œil et aviva le ton. Alors, n’en pouvant plus, les danseurs s’arrêtèrent. Triomphant, Riwall, le maître des sonneurs, se dressa de toute sa hauteur et il clama :

— Hé quoi ? Ça ne va plus ? Voulez-vous que je change d’air ? Non ? vous ne pouvez plus ? pas même un petit « jabadao » ! Allons, bas les « chupennou » et je recommence !

Mais personne ne mit bas la veste. Alors, Riwall se commanda une nouvelle cruche de « chufere », puis il cracha d’un air méprisant sur le chapeau de Torr-Rëor. Après quoi, il se remit à jouer.

Birvi, birvi, birviken
Deuz Riwall na harzo den !



Nous allons voir bientôt que ce coq chanta trop haut victoire !

Riwall dans la fosse aux loups

En quittant la Métairie, Riwall le Sonneur, nanti de deux beaux écus, juste rétribution de ses loyaux services, fit des adieux touchants à son ami occasionnel, le digne et honorable Torr-Rëor, qu’il talocha avec effusion. Puis il prit cordialement congé de Mac’harit, la vénérable maîtresse du