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donc, est-ce que le crâne d’un Breton de bonne lignée ne pourrait-il pas supporter la voûte céleste ?

L’hôtelier de la Caserne, gras comme un porc et fort comme un bœuf, voleur comme un « pagan » et malin comme un renard, dont il avait d’ailleurs le nom, l’hôtelier Louarn avait le cœur d’un brave homme.

— Iann, fit-il, la nuit s’avance. Il est six heures, tu ferais peut-être mieux de partir. D’autant plus que le Menez n’est pas sûr et qu’il neige. Si tu tardes, tu pourrais t’égarer. Il fait noir comme dans un sac…

— Pas ici toujours, répondit le montagnard en se tapant sur les cuisses de formidables claques, indice indéniable d’une haute et puissante jubilation. Encore une tournée, compère « hostis », j’ai bien le temps, que diable !

— Ma Doué ! ne sais-tu pas que c’est ce soir le Pelgent et que cette nuit il ne fait pas bon voyager, lorsque tous les bons chrétiens louangent la venue du Sauveur ! Allons, Iann, pars, ou reste coucher ici et nous irons ensemble à la messe de minuit.

— Un Kernevod n’entend jamais le « Pelgent » dans le Léon, riposta Iann, indigné d’une pareille proposition. Puisque je te gêne, hôtelier d’enfer, kénavo ! je m’en vais, et va-t-en au diable ou au pelgent, maudit tripier, failli mangeur de bouillie !…

Là-dessus, ayant de façon courtoise, aimablement pris congé de Louarn, Iann s’en fut à grandes enjambées vers l’Arré. La bise le cingla rudement au visage et de gros flocons l’aveuglèrent. Il est vrai qu’un aveugle dans ces ténèbres y aurait vu autant que lui. Iann jura, oublia de jurer pour blasphémer et, une main agrippant le bord de son petit chapeau crasseux, l’autre crispée sur son pen-baz, il s’enfonça dans la nuit. Il n’alla pas loin et soudain, trébuchant sur quelque obstacle, il roula dans la neige, son couvre-chef s’envola dans une rafale et Iann, longtemps, le