niscences fugitives de son passé de gueux, en vint à se prendre au sérieux.
Or, Dieu qui fit bien toutes choses, les sacristains et les faux aveugles, a dit, ou nous a fait dire, qu’il est aussi difficile à un nomade de devenir sédentaire qu’à un rabatteur de faire l’espiègle. « Chassez le naturel, il revient au galop. » Bien peu suffit pour le faire réapparaître…
Un jour que Samm-laou revenait de sonner les matines, ne voilà-t-il pas que la bonne du curé, Mac’harit-Voan, une grosse dondon, maligne et bonasse, vint hâtivement à sa rencontre.
— Ah, ma Doue ! gémit-elle, not’ recteur qui est malade !
— La belle affaire, répondit le sacristain, bonne âme… Il guérira.
— Oui. Aussi c’est pas ça qui le tracasse.
— Quoi donc alors, belle jouvencelle ? plaisanta le galant Samm-laou, en pinçant la croupe avantageuse de la « carabassen » laquelle répliqua par un bruyant soufflet.
— Tu vas voir, imbécile ! Le pauvre homme est couché et il tousse, il tousse tant qu’il en pleure.
Ici, ce serviteur irrévérencieux qui avait nom Samm-laou, se permit un jeu de mots que nous nous refusons à transcrire.
— Ah ! te voilà mon gars ! se lamenta le recteur d’une voix éteinte que démentait le visage rubicond. Il m’en arrive une bonne claque !… Mgr l’évêque me prie d’assister à une retraite spéciale à Saint-Corentin. Et, toussota-t-il, dans l’état où je suis, comment veux-tu que j’y aille ?
— Heu ! grogna le gaillard, prudent. Ceci regarde mon patron Saint Michel (depuis son accident, Samm-laou avait renié Saint Herbot). D’abord, n’y allez pas. Nous expliquerons votre cas à « notre » évêque.
Le prêtre fit un geste désespéré.