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cependant que les femmes fassent et puissent faire absolument tous les travaux accomplis dans une fabrique de munitions. Certains d’entre eux leur demeurent interdits de par leur relative faiblesse physique. Tels le maniement des obus de calibre supérieur au 120, bien qu’on me cite une femme capable de soulever sans effort des obus de 155.

Un dispositif nouveau réalisé en septembre 1916 dans une usine parisienne permet aux femmes le tournage des obus de 270.

Sont encore réservés aux hommes les travaux plus difficiles ou plus délicats, fabrication des outils, montage des pièces, ogivage, poinçonnage à main, et la surveillance des ateliers qui exige la connaissance parfaite du détail des opérations. D’une manière générale, les femmes ne remplacent pas les véritables spécialistes dont l’apprentissage exige des mois. Mais dans tous les travaux dont la pratique peut s’acquérir en quelques heures ou une journée, manœuvres, usineuses, petites mains, elles sont utilisées. Des écoles d’apprentissage établies à Marseille, Toulouse, Bordeaux, apprennent en huit jours aux femmes l’usage du tour mécanique et forment une pépinière de bonnes ouvrières, de pointeuses, de régleuses.

Le perfectionnement de l’outillage est l’un des aspects seulement du libéralisme et de l’esprit d’équité avec lequel M. Albert Thomas et ses collaborateurs ont voulu diriger leur peuple d’ouvrières. Le Comité de Travail Féminin fondé le 21 avril 1916, auquel M. Albert Thomas a proposé pour but « d’aménager les conditions de bien-