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assez de femmes instruites pour constituer même un comité et toute l’administration a reposé bien souvent sur les épaules féminines. Dans la plupart des localités peu importantes la situation avant la guerre est la suivante :

L’instituteur ajoute à ses fonctions celles de secrétaire de mairie. Sa femme, institutrice souvent, connaît ses devoirs, ses préoccupations et sans effort, par la simple action de la vie commune, s’est mise déjà au courant de la tâche. Quoi de plus naturel, si le maire et l’instituteur sont mobilisés que de voir l’institutrice prendre leur place ?

Nulle difficulté à surmonter, pas d’apprentissage pour un métier dont la femme connaît bien déjà la théorie, sinon la pratique.

Aussi, dans toutes les communes des départements divers sur lesquels nous avons pu recueillir des renseignements, on a vu les femmes s’installer aux mairies, aux sous-préfectures, aux commissariats pour les diverses écritures communales, réquisitions, laissez-passer, etc. On les a vu assumer la charge lourde du secrétariat de la mairie qui parfois comprend toute l’administration de la commune. Qu’il s’agisse de l’Aube, des Côtes-du-Nord, de la Saône-et-Loire, des départements du Midi, à peu près partout le spectacle est le même.

Certes, parfois la tâche est rude. Méditons sur le cas d’une institutrice de Saône-et-Loire. Une institutrice de campagne occupe avec son mari un poste double ; le mari part, il lui faut prendre le secrétariat de la mairie…