Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée

des femmes qu’encourage la présence de nos héros.

Dans nos colonies, même spectacle. En Algérie, une famille habite en plein bled à 10 kilomètres de tout village. Le mari part laissant sa femme avec trois jeunes enfants. « Affolée, elle pense d’abord à traiter avec un entrepreneur pour le battage des grains. » Celui-ci ne voit qu’une jeune femme sans défense à exploiter. Il pose des conditions inacceptables. Alors la jeune femme se décide à surveiller elle-même le battage « passant comme les ouvriers de longues journées en plein soleil. » Puis, c’est la rentrée des grains, leur vente, leur expédition, enfin les labours et les semailles. Même, de nouvelles terres sont mises en culture. Grâce à l’énergie d’une femme, imitée sans doute par bien d’autres, l’œuvre de colonisation se poursuit sur la terre d’Afrique.

Justice a été rendue à l’effort féminin. Tous ont reconnu sa valeur patriotique et sa beauté et les femmes, même en remplaçant les hommes, n’ont pas semblé sortir de leur rôle. Nulle jalousie chez les cultivateurs lorsque, permissionnaires ou réformés retournant aux champs trouvent le travail aussi bien fait que par eux-mêmes et déclarent que « les femmes ont été admirables ». Nulle réticence chez les journalistes alliés qui ont pu voir des provinces entières mises en valeur par des bras féminins.

Et les hommages officiels, qu’ils émanent des Ministres, du Conseil supérieur ou de l’Académie d’agriculture, du Bulletin des Armées, viennent couronner la gloire des « agricultrices françaises ». Il faut s’incliner a dit M. Clémentel « devant ces paysannes…, qui restées seules au foyer pour assurer là vie de famille, savent