Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/345

Cette page n’a pas encore été corrigée

nemi est tout proche encore et que le moindre mouvement peut déchaîner un tir meurtrier, personne n’ose aller leur porter secours. « Pourtant à la surprise générale, on put distinguer un être humain qui évoluait entre les deux fronts ». Une croix, une cornette blanche, c’était la sœur S… qui parcourait le champ de bataille, soutenant les blessés, consolant les moribonds. « Bientôt des têtes curieuses se montrèrent dans les tranchées ennemies ». Les Turcs ont aperçu l’ombre bienfaisante. Mais, moins barbares que leurs alliés, ils laissent la sœur accomplir en paix toute sa mission et, respectueux de sa bravoure, ils se mettent à applaudir des deux mains en criant à pleine voix ; « bravo Khanoum, bravo, ma sœur ».

Il n’est pas jusqu’au périlleux service de l’aviation, où les hommes doivent joindre aux qualités ordinaires du soldat des aptitudes physiques et morales exceptionnelles, où les femmes n’aient trouvé moyen de se rendre utiles. Nous connaissons trois aviatrices au moins au service de nos alliés.

C’est tout d’abord une jeune fille de dix-sept ans originaire de Kiew dont les journaux russes ont négligé de nous donner le nom. Elle prend part comme pilote à la campagne de Galicie. Blessée au bras et à la jambe en survolant les lignes autrichiennes, elle ne perd pas cependant son sang-froid. Ni sa souffrance ne l’affaiblit, ni la vue de son sang ne l’inquiète. Et elle tient jusqu’au moment où elle a pu ramener dans les lignes son appareil et l’officier observateur. Un tel exploit qui a pu illustrer des officiers français, ne mérite-t-il pas de