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Pour les salaires aussi, même principe qu’en France. Les Trades-Union, la Fédération nationale des femmes ouvrières, le gouvernement lui-même ont engagé les industriels, ont, au besoin, fait pression sur eux pour faire monter les salaires féminins d’abord insuffisants. À rendement égal, salaire égal, telle est désormais la formule adoptée. Le salaire minimum est de 20 shillings par semaine. Certaines ouvrières particulièrement habiles arrivent à toucher jusqu’à 3 livres sterling.

Enfin les Anglais, comme nous-mêmes et avant nous-mêmes, se sont préoccupés lorsqu’ils ont mobilisé leurs compagnes de ne pas leur imposer hors de l’usine des conditions de vie trop pénibles ou funestes à l’avenir de la race. Le ministère de la guerre, les municipalités, diverses grandes sociétés de bienfaisance ont apporté leur aide aux établissements industriels — aide morale et pécuniaire — pour leur permettre de loger le mieux possible leurs ouvrières et leurs ouvriers. À proximité des usines, on a construit, soit des baraquements, soit de préférence, des maisons ouvrières pouvant contenir toute une famille. Parfois même s’élèvent « de véritables villages avec des hôpitaux, des écoles, des églises, des salles de réunion, des magasins ». Ainsi la femme gardera encore le foyer. Fut-elle seule au monde, elle n’est pas isolée. De véritables pensions de famille s’élèvent qui lui donnent pour 13 shillings par semaine nourriture et logement.

Comme leurs sœurs de France qu’elles prennent à tâche d’imiter, les ouvrières anglaises se montrent dignes de leur haute mission. « Les femmes, qui ont pris