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allâmes trouver le général autrichien… la nouvelle nous fut confirmée par un jeune aide de camp qui à nos questions relativement au sort réservé à nos blessés, répondit que cela ne nous regardait pas.

« Le 11 février on nous expédia à Belgrade, dans deux charrettes et un wagon de 3e classe, avec des membres d’un autre hôpital. À Belgrade, nous dûmes dormir sur le plancher d’une salle d’attente, en présence imposée de nos gardiens. Le jour suivant, nous arrivâmes à Vienne… puis à Bludenz, et y restâmes huit jours, frontière fermée. À Zurich enfin, nous nous sentîmes libres et c’est alors, je crois, que nous comprimes pleinement ce qu’a de pénible l’état de prisonnières ».

Deux infirmières périrent du typhus pendant cette campagne. L’une d’elles ayant succombé à Kragujevatz, fut ensevelie avec toutes les pompes du rite orthodoxe et — suprême hommage d’un peuple qui se connaît en valeur — les honneurs militaires lui fuient rendus par la garde royale de Serbie.

Une autre mission anglaise connut de plus dures épreuves. Un deuxième hôpital établi en juin 1915 à Mladenovatz doit, sous le bombardement des Autrichiens, être évacué sur Kragujevatz où on laisse les grands blessés, puis sur Kraljevo. À peine l’hôpital installé, nouvel ordre d’évacuation et l’exode reprend vers le sud. On se dirige vers Rashka, aux frontières de l’ancienne Serbie, au milieu d’un courant ininterrompu de troupes en retraite, de voitures de munitions, de convois de blessés et de la fuite de toute une population affolée. Puis c’est, en plein mois de novembre, dans un pays