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gamins et gamines de Bruxelles ont joués aux épais soldats de l’empereur. N’est-elle pas jolie la trouvaille de ces trois fillettes — ou de leurs mères — qui, le drapeau national proscrit, s’habillent l’une de rouge, l’autre de jaune, la troisième de noir, et promènent dans les rues de la capitale une vivante oriflamme ?

Deux grandes patriotes surtout, ont symbolisé la résistance nationale : Mme  Vandervelde et Mme  Carton de Wiart.

La première, femme du célèbre leader socialiste, s’est assigné une tâche belle et difficile : être l’avocat de son pays, montrer aux nations neutres la justesse de sa cause et les souffrances qu’il a consenties pour le droit.

Réfugiée en France où elle dut accompagner son mari, Mme  Vandervelde, anglaise d’origine, s’attacha avec d’autant plus de ferveur à son pays d’adoption. À Paris, au Havre, elle se donne toute entière au soulagement de ses compatriotes. Puis elle prépare à leur intention une tournée de conférences en Amérique et en Europe.

Les principales villes d’Amérique lui font un accueil enthousiaste. Les journaux parlent du « magnétisme de son appel et de la justice de sa cause ». Simplement, sans rien ajouter à l’horreur assez grande des faits, elle décrit Louvain, Ypres, Termonde en ruines, parle de la fière attitude des belges qui refusent de pactiser, mentionne les 740 000 ouvriers qui sont sans travail et se contentent de salaires de famine et ceux, innombrables qui meurent de faim. C’est pour ceux-là qu’elle parle. À son nom, les salles se remplissent et sa seule tournée du Nouveau-