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santé et, sans épargner sa peine, soigne blessés et malades, passe des nuits à leur chevet et y « contracte une maladie grave qui met sa vie en danger ».

Mlle Paturlanne fait mieux ; elle suit une partie de la campagne de l’armée de Lorraine, montrant un véritable génie organisateur. Un aumônier militaire qui la vit à l’œuvre décrit ainsi son rôle. « Au cours de toute la campagne de l’armée de Lorraine, que j’ai suivie en qualité d’aumônier militaire je n’ai pas trouvé d’autre meilleur exemple des services que l’action privée pourrait rendre à l’organisation militaire jusque dans les plus petites localités pour le soulagement et le soin des blessés que les services rendus par Mlle Paturlanne.

« Mlle Paturlanne a tout créé par son zèle et son savoir-faire. Arrivant à Minorville, j’ai trouvé une ambulance garnie de quinze ou vingt couchettes avec draps, matelas, couvertures, abondamment éclairée et chauffée. Un groupe de six ou sept jeunes filles, anciennes élèves de cette admirable maîtresse, était prêt à la seconder, veillant ses malades et ses blessés, leur prodiguant ces soins délicats que la femme seule peut donner.

« Formées par leur chef, ces jeunes filles refusèrent de quitter le village au moment du bombardement, qui fit fuir la plus grande partie de la population et elles gardèrent une tenue digne de tout éloge. Par leur courage et leur simplicité, l’ambulance de la division trouva ainsi un organisme tout prêt à fonctionner, fonctionnant déjà, auquel elle fut heureuse de confier ses blessés les plus graves.

J’ai constaté que cette salle, souvent remplie de blessés,