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vous vous êtes fait l’interprète du sentiment public presque unanime.

J’ai lu votre livre avec un très vif intérêt et un profit qui n’a pas été moindre. Il a la valeur d’un hommage et la précision d’un document. Il vient à son heure. D’autres, qui vous ont précédé, ont été condamnés, malgré leur bonne volonté et la générosité loyale de leurs intentions, à des essais hâtifs dont la généralisation reste incomplète et vague. Il fallait pour juger la Femme pendant la guerre, pour lui assigner son vrai rôle et pour lui mesurer sa place exacte, le recul du temps. Après deux ans et demi, l’épreuve est faite et l’expérience est probante. La force de votre livre est de s’appuyer sur des faits, sur des rapports, sur des anecdotes et sur des documents. Il est vivant parce que la vie l’a inspiré ; il est varié comme elle, et comme elle il a ses rayons et ses ombres, ses pages tristes et ses jours radieux. Ce n’est pas un roman où l’imagination travaille ; c’est un témoignage qui a dégagé de la réalité multiple une enquête conduite avec un tact et une méthode dont je ne saurais trop vous louer. Vous vous êtes rappelé la forte parole de la Bruyère : « Amas d’épithètes, mauvaise louange ; ce sont les faits qui louent et la manière de les raconter ». Votre manière est sobre. Vous ne vous êtes pas institué l’avocat d’une cause qui aurait besoin d’être défendue. Vous vous