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« La paix victorieuse et sereine, sans haine et sans faiblesse, c’est cette paix-là que nous demandons.

Voici enfin comment parle Mme  Siegfried, au nom du Conseil National.

« Les temps sont durs, les jours sont longs et les nuits souvent angoissantes, mais la femme sent également que les heures qu’elle traverse sont uniques au point de vue du rôle sacré qu’elle a à jouer dans l’humanité. Elle prend confiance en elle-même en voyant que l’homme compte sur elle pour être la gardienne du foyer. Avec les combattants elle veut une France nouvelle, plus belle, plus grande et elle comprend qu’une paix hâtive briserait l’idéal pour lequel elle sacrifie ses joies intimes et sa vie présente.

« Oui, je crois pouvoir le dire, au nom de toutes les femmes qui luttent et souffrent : si nos cœurs aspirent à la Paix, notre conscience nous la défend. »

Dès les prodromes du Congrès pacifiste, les femmes françaises, féministes ou non, comprirent quelle force morale elles représentaient à l’étranger et quel puissant intérêt elles avaient à mettre cette force au service du pays.

En avril 1915, les Sociétés féministes fondent, dirigés par leurs principales adhérentes, Mme  Pichon-Landry (Conseil National), Mmes  Brunschwicg et le Verrier (U. F. S. F.), Mme  de Witt Schlumberger (Alliance Internationale), le Service de propagande française chez les