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temps travaillait pour nous et que notre victoire dépendait de notre ténacité et de notre force morale. L’Allemagne encerclée… a tout intérêt à vouloir la paix immédiate. Mais la France se suiciderait en faisant son jeu, et si pénible que ce soit, et pour eux et pour nous, nous devons souhaiter que nos chers absents supportent vaillamment cette épreuve jusqu’au triomphe final.

« Notre attitude à nous, féministes, sera donc actuellement celle de toute la France : donner sans restriction notre confiance aux chefs qui nous ont sauvés par la victoire de la Marne. Soulager par notre effort constant, les souffrances et les misères causées par la guerre, travailler activement, même au milieu de la tourmente, à préparer un avenir meilleur pour la société de demain.

« Elles comprennent presque toutes, dit Mme Compain que pour que la paix soit durable, il faut qu’elle soit victorieuse, que soit écrasée la puissance de guerre, incarnée par l’Allemagne.

« La paix que les alliés signeront devra être le signal d’une ère meilleure, d’une évolution de l’humanité vers un état social plus juste et plus à l’abri des bouleversements de la guerre.

« Les femmes doivent, à mon avis, demander cette paix là, pas une autre, paix sans faiblesse et sans haine, paix qui châtiera les oppresseurs actuels, qui les réduira à l’impuissance et permettra leur relèvement moral.

« Mais tendre la main à celles qui répudient l’idéal barbare, et les aider à élever leurs enfants dans le respect du droit.