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armée, c’est parce que nous croyons encore de toute notre énergie à cette possibilité…

« C’est parce que nous avons foi en la supériorité du bien sur le mal et au triomphe nécessaire et final de la paix sur la guerre, c’est parce que, sans ce triomphe, la vie est une lutte de brutes qui attaquent et de malheureux qui se défendent.

« C’est parce que nous ne croyons pas que l’idéal d’un monde basé sur une organisation pacifique soit une utopie… mais une réalité, qu’on peut amener en la voulant et qu’on ne l’a pas encore assez énergiquement voulue.

« C’est pour toutes ces raisons, et en vue du but final, que nous acceptons toutes les souffrances actuelles, l’angoisse à propos de nos fils et de nos maris et la continuité de la guerre nécessaire pour la défense du droit,

« Comme toutes les féministes, dit Mme  Brunschwig, j’ai été pacifiste avant la guerre. J’ai cru et je crois encore, que la guerre n’est pas un mal nécessaire, un fléau inévitable… Quand le militarisme prussien sera vaincu, nous reprendrons notre travail d’éducation internationale… et de nos efforts sortira un avenir meilleur ».

Mais, « quant à l’action en faveur d’une paix immédiate, nous la réprouvons absolument. Cette action n’a du reste aucun rapport avec nos idées d’action pacifiste. Quelques natures plus sensibles que compréhensives ont pu s’y tromper, mais c’est en vain qu’elles ont essayé de faire naître un mouvement en faveur d’une paix prématurée. Elles n’ont rencontré que peu d’échos car l’opinion éclairée de notre peuple a compris que le