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avec l’Intendance, assurent à des milliers de femmes des salaires élevés.

Deux exemples seulement : à Lyon, la Ligue Féminine d’action syndicale organise l’Entr’aide syndicale. Celle-ci, « pour atténuer les rigueurs de l’hiver 1914-1915 », fournit « aux ouvrières travaillant à domicile un atelier bien chauffé et éclairé dans lequel seront enseignées chaque jour les connaissances pratiques nécessaires pour des travaux de couture ». Les ouvrières inscrites à l’Entr’aide, soutenues pécuniairement par quelques femmes ont formé bientôt une société qui trouva pour ses productions des débouchés et put fournir à des centaines d’ouvrières un salaire régulier.

À Besançon, toutes les ouvrières des soieries, des papeteries, des horlogeries, se trouvent en août 1914 sans travail. Les déléguées de l’U. F. S. F. se mettent de suite à l’œuvre et, avec l’appui de la mairie, de la préfecture et de M. Métin établissent un Office d’Utilisation. Mises en rapport avec l’Intendance militaire, acquérant les machines et les fournitures, nos féministes forment bientôt une société de production qui fournit à l’armée chemises, caleçons, pantalons, vareuses. Les ouvrières sont mieux payées qu’elles ne l’étaient auparavant et les bénéfices forment le fonds d’une Caisse sociale. On peut alors créer des ouvroirs, cantines, organiser des repas populaires.

Pendant le seul hiver 1914-1915, l’intelligence et le dévouement des féministes bisontines ont employé, avec des salaires de 3 fr. 50 à 4 francs, 440 ouvrières et nourri plus de 2 000 personnes.