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Voilà pour le réconfort matériel ; et voici pour le réconfort moral. Parmi les réfugiés, il en est de plus malheureux que d’autres. C’est ceux qui ont laissé au pays quelque membre de leur famille ou savent leurs femmes, leurs enfants évacués vers d’autres régions. Leur détresse attira l’attention du Conseil National des Femmes qui, en février dernier, décida de créer un Office de renseignements pour les Familles dispersées. Essayez de vous représenter l’énormité de la tâche ; elle est telle qu’une première fois la Croix-Rouge de Genève y a échoué. Il faut trouver un local, recueillir de grosses sommes pour les frais de correspondance et l’installation des bureaux, recevoir tous les jours des dizaines de personnes, et dépouiller plus de quinze cents lettres, organiser un système de fiches si délicat que seule la patience d’un archiviste de métier le peut mener à bien.

Mais Mme Pichon-Landry n’hésite pas et comme pour confirmer le vieux proverbe : « ce que femme veut… » les difficultés s’aplanissent comme par miracle. On trouve le local, c’est l’école Berlitz qui abandonne ses deux étages de l’avenue de l’opéra. On trouve trois mille francs environ avec lesquels on se lance courageusement à la nage ; on trouve l’archiviste, M. Caron, qui de l’œuvre dont Mme Pichon-Landry et ses compagnes furent l’âme, est vraiment l’esprit organisateur.

Sous sa direction et avec l’inlassable dévouement d’un personnel qui atteint bientôt 650 membres la plupart féminins, avec l’efficace collaboration du Conseil National des femmes qui fournit le comité directeur,