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bestial de boire que de la nécessité pour le travailleur, pour le soldat, en l’espèce de « se changer les idées ». Le café, le bar représentent en même temps que le magasin des excitations, le milieu différent de la caserne ou de l’atelier. Instruisez donc le peuple, concluait M. Clemenceau, apprenez-lui des distractions plus nobles si vous voulez vraiment tuer l’alcoolisme. La Française a fait le même raisonnement.

Pour éviter les troubles alcooliques, graves surtout chez les convalescents et, plus que jamais, préjudiciables au pays, la Française a lancé l’idée de créer pour nos soldats « des salles-abris accueillantes et gaies, où ils se réuniraient entre camarades, trouveraient à très bas prix des boissons réconfortantes, des livres, des jeux, et des personnes complaisantes, disposées à écrire leurs lettres à l’occasion, à leur donner des informations s’ils sont étrangers à Paris…, salles bien eu vue, ouvertes à tout venant, où l’on peut rester aussi longtemps qu’on veut, consommer ou ne pas consommer ». Et les féministes par l’intermédiaire de leur journal de demander une salle, quelques fonds pour les boissons, et comme serveuses des femmes de bonne volonté. Grâce aux divers groupements parisiens ou provinciaux, très vite, une partie de l’œuvre a été réalisée. Dès le 24 avril, la section rouennaise du conseil national des femmes [1] a ouvert, avec la chaude approbation du commandant du 3e corps d’armée, un foyer du soldat. Ce foyer est compris selon l’esprit de l’article cité ci-dessus.

  1. Qui avec l’U. F. S. F. avait déjà créé l’Œuvre du soldat convalescent et la lingerie du soldat.