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bonnes mœurs, a eu soin de prévoir différentes de celles des militaires, la Grande Roue et la Tour Eiffel dominent un mouvant paysage, peu différent de celui de la rue de la Paix.

Dans un grand nombre de casernes parisiennes, le spectacle est plus curieux encore : hommes et femmes sont partout mêlés : à la Caserne de Latour Maubourg, (dépôt de la 22e C. O. A.) à la Caserne de l’École Militaire et de Babylone (dépôts de la 20e section de S. E. M.), au Gouvernement Militaire de Paris, vous verrez dans les cours intérieures de vigoureuses commères, les unes assises auprès de montagnes de choux, de pommes de terre, de carottes, les autres debout devant les fourneaux où des énormes récipients reluisants, s’échappe une bonne odeur de cuisine bourgeoise. Les cuistotes fricotent le « rata de l’escouade ». Si aux magasins d’habillement les hommes se maintiennent, en revanche chez le maître-tailleur seules les femmes font la besogne. Dans les bureaux des « Cadres » où se règlent la discipline et le service des sections, hommes et femmes voisinent dans les mêmes salles, à la même table parfois. Des femmes expédient la correspondance, enregistrent le courrier, distribuent les cartes de sortie ou les laissez-passer, paient le prêts, libellent les affectations ou les permissions.

Elles exécutent leur besogne avec un zèle digne de vrais bureaucrates et il faut voir avec quel orgueil l’une d’elles montre sur son registre le n° 62 000, indiquant le nombre de pièces enregistrées. Et les vareuses bleu horizon, les tuniques de velours fauve, les sarraux