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enfants sont conçus, portés et élevés, entraînent une très grande mortalité des enfants en bas âge. Beaucoup de ceux qui peuvent vivre restent malingres et souffreteux toute leur vie. Ce sont des faibles ou des infirmes, qui ne peuvent être que peu utiles à la société.

III

Les conséquences morales ne sont pas moins douloureuses. D’abord, comme le dit Cabet[1], « point d’éducation pour les filles pauvres mais l’ignorance et l’abrutissement ». La loi Guizot, en effet, même étendue aux femmes comme elle le fut en 1836, n’avait pas établi la gratuité absolue de l’enseignement primaire. En eut-il été ainsi que, cette même loi n’obligeant pas les parents de faire fréquenter l’école à leurs enfants, ces derniers auraient toujours été, comme ils le furent en effet, surtout les filles, enfermés depuis l’âge de six ans dans des usines pour

  1. La Femme, p. 4.